Revue de presse – Qui Ose Gagne
Pierre-Yves Clais, le « seigneur des hauts plateaux »
En 1991, à 24 ans, après une jeunesse étudiante tumultueuse à Angers, Pierre-Yves CLAIS choisit d’accomplir son service national chez les parachutistes. Affecté au 6e RPIMa, il se porte volontaire pour le Cambodge et, sous les ordres du lieutenant-Colonel STOLTZ (chef du BOI du 6) etr du Colonel IRASTORZA (chef de corps du 8), il va servir au sein de l’APRONUC. Après six mois d’une mission exaltante, il rejoint Mont de Marsan et, son VSL achevé, quitte l’armée en janvier 1993, avec le grade de caporal.
Cependant, lors de son séjour en Asie du sud-est, il a contracté le « mal jaune » et décide après un tour rocambolesque de l’Asie (il tombera gravement malade le 7 mai 1994, sur la route de Dien Bien Phu, un signe !) de s’installer au Royaume du Cambodge. « Là-bas dit-il, on peut encore être un homme libre. » 8 ans plus tard, installé dans une superbe demeure de style khmer de la province de Ratanakiri (l’ancienne demeure du gouverneur de la province, il savoure cette liberté qu’il a su conquérir. Avec une équipe dynamique de Khmers à ses ordres et secondé par son épouse Chenda, il accueille les touristes en mal « d’authenticité » dans son Lodge des Terres Rouges et leur fait découvrir les hauts plateaux du Nord du Cambodge et les tribus montagnardes qui les peuplent (Jaraï, Kroeung, Tampoun…)
Colonial dans l’âme, il est l’ami des ethnies locales auxquelles il prodigue soins et aides diverses. Au volant de sa jeep russe, à moto ou à pied, il fait visiter un monde encore préservé en respectant les coutumes des habitants. Ainsi, il pratique un tourisme « à visage humain », à mille lieues de ceux développés au nord de la Thaïlande ou dans les réserves indiennes d’Amérique du Nord.
Mais avant de devenir « l’homme incontournable du Nord Cambodge » comme l’affirment de nombreux expatriés, Pierre-Yves CLAIS, pratiqua toutes sortes d’activités qui lui occasionnèrent quelques frissons et de multiples accidents. Tour à tour moniteur de ski nautique sur le Mékong, capitaine de jonque, accompagnateur de convois à risque, patron d’hôtel ou de magasin, logisticien pour l’ONU ou bien encore assureur, il sillonna le Cambodge dans tous les sens et par tous les temps.
Sportif, souriant et entreprenant, il détonne dans un milieu d’expatriés qui ne rassemble pas toujours l’élite de nos nations. Fidèle à l’esprit parachutiste, c’est en casquette Bigeard et après leur avoir fait visionner la 317eme Section à ses touristes qu’il daigne leur « tailler la piste » jusqu’à ses amis montagnards. Ses projets pour l’avenir sont multiples car il n’aime pas la routine : acheter trois éléphants, agrandir son Lodge, se lancer dans la production de noix de cajou, monter une structure indépendante pour enseigner le Français aux Khmers et puis dans quelques années : déferler sur l’occident avec ses guerriers Jaraï pour y rétablir l’ordre.
Pierre Jokerkriss, Association « Qui Ose Gagne & Anciens du 6 », 2001