Le temple de Ta Nang

Parmi toutes les beautés que recèle la province de Ratanakiri, il en est une à part qui n’est pas un lac, une cascade ou des rapides glissant sous l’ombre des arbres, cette beauté-ci est née il y a lontemps de la main de l’homme mais la nature est devenue son écrin.

Eloigné, difficile d’accès, oublié depuis des centaines d’années, Prasat Ta Nang semble différent de tous les temples que l’on peut admirer ailleurs au Cambodge, on pense qu’il pourrait être Cham.

Construit en briques si finement jointées qu’on les dirait collées les unes aux autres, le petit temple rouge se dresse sur les berges de la belle rivière O’Tang qui servit autrefois à flotter moyens et matériaux jusqu’à lui à travers l’immense forêt longeant la frontière du Vietnam.

 

Le temps semble s’y être arrêté, la forêt khmère vibre, vivante sous la chaleur, des calaos volent au dessus de la futaie, il faut passer à gué, parfois même nager pour traverser la rivière quand les eaux rouges sont grossies par les orages de saison des pluies, on se croirait plongés dans un roman de Rudyard Kipling.

Pour rallier Ta Nang, il faut d’abord se rendre à la bourgade d’Oyadao par la nouvelle route construite par le Vietnam et de là descendre vers le sud sur une trentaine de kilomètres à travers des plantations d’hévéas et une très jolie forêt malheureusement traitée à coup de buldozers par la compagnie vietnamienne qui a obtenu la concession de cette zone.

La région est légèrement accidentée avec de longues montées et descentes et de très jolis panoramas. Juste avant d’arriver au temple il faut traverser à gué une petite rivière, ce qui est bien sur plus difficile en saison des pluies mais il est parfois possible d’emprunter un radeau.

Cette excursion peut se faire en voiture, à moto depuis Banlung dans la journée, ou bien en vélo tout terrain, dans ce cas on se rend en voiture jusqu’à O Yadao et l’on poursuit en VTT jusqu’au temple. On passe la nuit au bivouac dans la forêt.